Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

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Touche pas à mon rigado !

Traditionnellement, la pêche à pied pratiquée sur la petite mer de Gâvre est un sujet sensible pour ses riverains. Il l’est particulièrement depuis l’annonce ce printemps d’un projet de réensemencement de coques appelés aussi localement Rigado ou Régado par ses nombreux amateurs.

Porté par le Comité Départemental des pêches du Morbihan (CDPM 56), organisation professionnelle de droit privé, le projet de réensemencement de coques sur le site de la petite mer se heurte à l’hostilité des communes limitrophes qui soutiennent la pratique de la pêche de loisirs.

 

Ce projet prévoit l’apport de 20 tonnes de coques sur une surface de 3% de la petite mer, réparti sur 2 sites qui seront ensuite interdit à la pêche pendant 3 années.

Cette opération consiste, selon le CDPM 56 à « redynamiser l’un des principaux sites classé de pêche à pied du Morbihan », autant au profit des pêcheurs plaisanciers qu’aux professionnels.

Cette présentation du projet est vigoureusement contestée par le maire de Gâvre, Dominique Le Vouedec, à la tête du collectif Touche pas à mon rigado ! qui regroupe élus et pêcheurs plaisanciers.  Déjà, en août 2013 un référendum, sans valeur juridique, c’est prononcé majoritairement contre ce projet car présenté comme « une privatisation de la petite mer » au profit des pêcheurs professionnels. Cette consultation a précédé une mobilisation cet été qui a rassemblée plusieurs centaines d’opposants. Le Préfet de la région Bretagne à pourtant validé et confirmé ce projet qui devrait ce mettre en place courant octobre.

 

Des deux côtés, les arguments ne manquent pas.

Pour justifier ce projet, le CDPM 56 s’appui sur la très faible ressource actuelle en coques qui a diminué de moitié depuis 2012 et l’absence inquiétante de juvénile depuis 3 ans. Enfin, il affirme vouloir défendre les intérêts des pêcheurs professionnels « au bord de la faillite ».

Baisse également constaté par le collectif depuis le développement d’une pêche intensive par les professionnels dès 2003 et la délivrance en nombre de licence d’exploitation.

La demande du collectif est d’arrêter ce projet pour s’accorder une période d’observation afin d’établir un diagnostique afin d’identifier les causes de cette baisse de ressources.

Avant 2003 et la découverte d’un gisement de coques il y a quelques années, la pêche ce pratiquait de manière raisonnée et permettait le renouvellement naturel des coques.

Il réclame également une étude d’impacte, non prévue dans le projet car non obligatoire. En effet, le collectif voudrait s’assurer que l’équilibre et la biodiversité du site ne serait pas rompu avec cet apport. En effet, il redoute l’intrusion d’agents pathogènes et une colonisation du site au détriment des autres coquillages (moules, palourdes, . .)

 

Soutenu par les municipalités voisines et le Peuple des Dunes, il propose également la constitution d’un comité de pilotage réunissant tous les acteurs en vue d’établir un plan de gestion de ce site naturel.

Ce dossier pose la question de la gestion des ressources d’un site naturel au combien fragile. L’emploi et l’appât du gain ne peuvent être les seuls critères à prendre en compte

Il est troublant de constater qu’aucune prévention incluant davantage d’information, de formation et de contrôle des pêcheurs plaisanciers occasionnels en nombre lors des grandes marées ne soit évoqué dans ce dossier. Pourtant, l’avenir de ce site dépend de TOUS les amateurs de coques.

Cela suppose une volonté de développer une politique public de gestion afin de mieux protéger la petite mer de ces convoitises. En période de restriction budgétaire, il semblerait que ce n’est pas le choix qui ce dessine mais une mise en concurrence des pêcheurs autour d’une ressource qui ce fait rare et précieuse.

A suivre . . !

 

Le préfet de région à confirmé la poursuite de délivrance de licence.



11/11/2014
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