Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

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l’Allemagne, un pays modèle ?


Triple «A» et 12 millions de pauvres

 

Même si Sarkozy vante le modèle germanique, l’Allemagne paye pour sa compétitivité retrouvée, son chômage en baisse et ses records à l’exportation. Résultat: des millions de pauvres et une fracture sociale qui grandit. Par Thomas Schnee pour lecourrier.ch.

 

Berlin, Rolf-Bernd Pelikan s’explique mal comment son quartier bien-aimé de Spandau est devenu l’une des zones à risques de la capitale allemande, qui accumule des taux de chômage, de criminalité, de suicides ou encore de faillites privées parmi les plus élevés du Land. Mais lui et sa femme Jutta le constatent chaque jour: «Les zones commerciales ont été colonisées par des baraques à frites et à kebab, des magasins discount qui vendent tout à 1 euro et des coiffeurs qui coupent les cheveux pour 5 euros», raconte Jutta, assistante sociale dans un hôpital qui a été privatisé il y a peu: «Les rapports sociaux se sont durcis, les gens se renferment. Les ménages plus aisés sont allés vivre dans le centre de Berlin», ajoute Rolf-Bernd qui sort lui-même de 15 mois de chômage.

 

«Spandau a toujours été un lieu de vie pour les classes moyennes industrieuses qui vont travailler à l’usine, comme l’ont fait mes parents», raconte-t-il. Avec la présence des usines Siemens et BMW et de nombreux sous-traitants, Spandau a toujours été un des principaux quartiers industriels de Berlin. Le reste du territoire se partage entre d’agréables étendues boisées et des zones d’habitations très présentables. Et le centre-ville, avec ses rues piétonnes pavées de neuf, n’a rien d’un ghetto.

 

Petites annonces
Pourtant, le panneau de petites annonces placé à l’entrée de la « Kulturhaus », entre la gare et les berges de la Havel, donne la tendance: l’offre du groupe d’entraide pour les « conséquences psychologiques des faillites » est coincée entre celle du cercle de parole contre la «pauvreté des personnes âgées», et celle de l’association d’aide «aux chômeurs en fin de droit». Et par ailleurs, cette dernière côtoie le programme de rencontres de l’association «pour un divorce plus humain».

 

«La pauvreté en Allemagne, cela ne ressemble bien sûr pas au tiers-monde. C’est une pauvreté cachée, une pauvreté de l’exclusion sociale plutôt que du haillon, une pauvreté que l’on n’ose pas avouer et que l’Etat a encore les moyens d’amortir. Mais il y a aujourd’hui près de 12 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Allemagne. Sur 82 millions d’habitants, ce n’est pas rien», explique Anke Assig, porte-parole de l’Association nationale des soupes populaires...

 


 


03/03/2012
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