Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

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Le coût des fournitures scolaires


Réaffirmons la gratuité de l’école primaire

 

le 22 Août 2012

 

Par Christian Billères, inspecteur de l’éducation nationale en retraite.


J’ai écrit à la rédaction de France 2 et à celle de France Inter parce que je suis révolté par la façon dont les médias oublient, en cette période de rentrée scolaire, que l’école primaire est laïque, obligatoire et gratuite. Et chacun de traiter sur les ondes la tâche des familles qui arpentent les rayons des grandes surfaces, la liste à la main.

On fait témoigner les gosses... Qui va dénoncer les achats de fournitures demandées aux familles, que tous les journalistes présentent comme une contrainte normale ! Ma petite fille qui entre au CE1 se voit adresser une liste de deux pages, où l’on trouve par exemple : un paquet de 200 pochettes plastifiées au format A4, des cahiers de multiples formats, un rouleau de Sopalin, un dictionnaire de poche Hachette, couverture verte... Ont-ils le droit de faire ainsi de la pub pour un éditeur ?

Tout le monde fait comme si la loi sur la gratuité de l’éducation avait été supprimée ? Par qui ? Que font les écoles des crédits municipaux ? Qui aide les communes sans ressource ? Que font les enseignants si les familles ne peuvent acheter tout ce qu’ils demandent ?

Heureusement la commune où j’habite prend l’initiative de distribuer des pochettes de fournitures à tous, ainsi qu’un dictionnaire.

Et du côté des parents dont les luttes n’ont pas voix au chapitre sur les ondes, les médias ne semblent pas connaître la FCPE (majoritaire) et lui préfèrent fréquemment la Peep, très satisfaite, pourquoi ? Pourtant, l’allocation de rentrée, même relevée, ne change rien à l’affaire. Ce sont les marchands qui vont la récupérer et qui se frottent les mains.

Au fond qui peut justifier l’objet de ces dépenses ? Sont-elles nécessaires au plan pédagogique ? Assurent-elles la réussite des apprentissages ? Limitent-elles la ségrégation sociale à l’école ?

Au collège et au lycée, c’est encore plus dramatique, et je crois qu’on vient de s’apercevoir qu’une masse d’étudiants est obligée de travailler pour tenter de faire leurs études. La grande conférence sur l’éducation du ministre Peillon abordera-t-elle ces questions de gratuité ?

J’écouterai avec attention si enfin ce point de vue apparaît dans l’un des bulletins d’information que je peux capter.

 

Christian Billères



23/08/2012
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