Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

Le coup de pouce au Smic


Le coup de pouce au Smic ne détruit que très peu d'emplois

 

L'OFCE a mis fin à la vaste opération d'enfumage contre un vrai coup de pouce au SMIC. Dans une étude publiée ce mardi, deux de ses experts ont calculé que la mini-augmentation de 2% du gouvernement au 1er juillet dernier pourrait détruire entre 1900 et 2800 emplois. On est loin des dizaines de milliers d'emplois supprimés envisagés par le patronat, la droite et une partie des socialistes.

Le gouvernement Ayrault a choisi de donner un coup de pouce de 2% au 1er juillet dernier: 1,4% au titre de l'inflation, et 0,6% en guise de vrai "bonus". Eric Heyer et Mathieu Plane, les deux experts de l'OFCE , ont étudié l'impact réel de ces 0,6% en plus en terme d'emplois.

Selon eux, le "coup de pouce" donné au SMIC détruirait 1.400 emplois et augmenterait le déficit public de 0,01 point de PIB. A cela s'ajoutent d'autres pertes d'emplois liées aux mesures nécessaires (hausse d'impôts, etc.) pour compenser le coût budgétaire de ce coup de pouce. Soit au total entre 1.900 et 2.800 postes perdus du fait de la "pichenette" au salaire minimum.

 

30.000 à 40.000 emplois supprimés, prédisait François Baroin

 

On est loin des scénarios apocalyptiques prévus lors des négociations sur le coup de pouce au Smic, en juin, et que l'Humanité ne partageait pas. Du grand n'importe quoi au vu de l'étude de l'OFCE. Ainsi:

  • Francis Kramarz, l'un des experts du groupe sur le Smic, prévoyait qu'une augmentation de 1% entraînerait la destruction de 25.000 emplois, soit 15.000 postes supprimés pour un "coup de pouce" de 0,6%
  • François Baroin (UMP), ancien ministre de l'Economie, avait évalué entre "30 et 40.000" le nombre de postes supprimés du fait de la hausse du Smic de 2%
  • Quant à la CGPME, elle s'était inquiétée du risque de "destruction" de "dizaines de milliers" d'emplois lors de l'annonce du mini-coup de pouce par le gouvernement.

Supplément de revenu et baisse des charges

 

Pour les deux experts de l'OFCE, on en est loin. Car, contrairement aux autres prévisionnistes, ceux-ci ont tenu compte aussi bien de l'aspect "hausse du coût du travail"  fortement destructeur d'emplois (eniron 8.700 emplois supprimés), mais aussi de l'effet coup de pouce  à l'origine d'un supplément de revenu qui génère des créations d'emplois ,ainsi que les baisses de charges supplémentaires.

"Pour les employeurs, les suppléments d'allégements de charges (consentis par l'Etat) sont supérieurs à la hausse des coûts salariaux" pour les salariés rémunérés juste au-dessus du Smic, ce qui va avoir pour effet de baisser le coût du travail et donc de "créer des emplois", a expliqué Mathieu Plane à l'AFP. Cette donnée permet aux économistes de faire chuter encore le chiffre des destructions d'emplois, pour atteindre au final la fameuse fourchette de 1.900 à 2.800.


Au vu de ces calculs qui tordent le cou à un certain nombre d'arguments du patronat et de la droite, on aurait aimé que les deux économistes de l'OFCE aillent encore plus loin et étudient l'impact d'une hausse plus importante encore du Smic.

 

 

  • A lire aussi:

Smic: pour 8 Français sur 10, la pichenette de 2% ne suffit pas

SMIC, le coup de froid

Analyse: Une vraie hausse du Smic serait à la portée des entreprises

  • Bon à savoir:

 

 

L'Humanité 18 juilet 2012

 


 



18/07/2012
0 Poster un commentaire