Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

Front de gauche des pays d'Auray et de Port-Louis

PSA, un véritable désastre


PSA, un véritable désastre industriel, social et humain

 

Le plan social du groupe PSA Peugeot Citroën annonçant 8000 suppressions d’emplois, préparé de longue date avant les élections de 2012 (la CGT ne l’avait-elle pas révélée en 2011), est un véritable désastre industriel, social et humain. Il vient après celui mis en œuvre dans le Groupe en novembre 2011 et supprimant 5000 emplois dont 2100 dans la Recherche & Développement (R&D). Bonjour l’innovation et l’anticipation au regard des enjeux écologiques de demain.

 

Un emploi industriel induit 3 autres emplois donc 49 000 emplois sont appelés à disparaître dans les mois à venir ; ils viendront s’ajouter aux 800 000 emplois industriels liquidés ces dix dernières années. Et le plan dit social qui semble être la priorité du moment du gouvernement et de son ministère du redressement industriel, malgré les annonces, est loin de la coupe aux lèvres. Des emplois transférés d’un site à l’autre pour remplacer des postes occupés par des intérimaires, est-ce la solution ? Des appels au départ volontaire pour libérer de la place dans tous les sites comme à Poissy ou 700 emplois sont concernés, est-ce la solution ? Cette méthode est d’ailleurs usitée chez Peugeot Citroën : des salariés du site de Rennes en ont fait l’expérience, mutés il y a 2 ans à Aulnay, qui aujourd’hui est en voie de fermeture, ils sont appelés à refaire leurs valises mais pour aller où et remplacer qui ?

Le sempiternel discours patronal, qui a ses adeptes chez les sociaux-démocrates, sur la baisse du coût de compétitivité de notre industrie, de notre économie en général nous est sans cesse ressassé. Et de là à dire que le coût du travail est la cause de tous nos malheurs il n’y a qu’un pas. Vous vous rendez compte c’est qu’il faut les payer ces salariés, et en plus ils veulent une Sécurité Sociale et de bonnes conditions de travail. Sarkozy et l’UMP avaient créé la TVA sociale pour résoudre cette équation en transférant les cotisations sociales « patronales » vers les consommateurs sans distinction : riches ou pauvres, salariés ou chômeurs, actifs ou retraités, par ici la bonne soupe ! Cette piste est aujourd’hui abandonnée, c’est très bien. Mais Hollande et son gouvernement socialiste, en reprenant cette idée martelée comme une vérité établie, préparent aussi son transfert (c’est l’époque au football) via la CSG … et peut-être au travers d’une réforme de l’Impôt sur le Revenu(IR) en le fusionnant avec la CSG (la proposition n° 14 du candidat Hollande). Est-ce ainsi que doit s’opérer une redistribution de la richesse créée par le travail, est-ce aux seuls salariés de supporter l’effort dit de redressement de nos finances publiques ? Ah redressement, que ne ferais-je en ton nom ! Quand on sait qu'en 2011 le groupe PSA a réalisé 660 millions d’euros de bénéfices et que 275 millions de dividendes ont été reversés aux actionnaires, que son PDG perçoit un salaire annuel équivalent à 260 ans de SMIC il ne faudrait pas se tromper de poche.

Les bons penseurs diront que la CSG est aussi payée par les détenteurs du patrimoine, que les retraités ne sont pas suffisamment mis à contribution. Soit, mais ce dont il est certain c’est que ce débat annonce une réforme du financement de la protection sociale et que les partenaires sociaux n’en seront pas les véritables acteurs, conférence sociale ou pas : le gouvernement a chargé le Haut conseil du financement de la protection sociale pour y travailler (conseil créé par Fillon il y a peu !). Ce report de cotisations « patronales » (qui, il ne faut pas l’oublier, sont en fait une part des richesses créées par le travail des salariés consacrée à la protection sociale) vers la CSG équivaut à basculer sur les salariés et les retraités ce qui est payé par les entreprises, et à réduire le montant net perçu tous les mois. Quelle aubaine pour les actionnaires. Les sommes évoquées ici où là conduisent à une baisse de pouvoir d’achat conséquente de l’ordre de 3 à 4 % (il est question de porter le taux de CSG de 7,7 % des salariés et de 6,6 % des retraités à 10,5 %). Pendant ce temps là le gaz, l’électricité, etc… augmentent.


Roland à la Manif 29 févrierQu’en est-il vraiment du cout du travail ? Selon une enquête de l’INSEE publiée au printemps 2012, une heure de travail industriel se chiffre à 33,16 € en France contre 33,37 € en Allemagne ; dans l’automobile cette même heure est de 33, 38 € en France contre 43,14 € en Allemagne soit + 29 % ; et que de louanges à l’égard de notre voisin allemand. Alors où est le problème ? Le libre échange et la concurrence libre et non faussée nourrissent le dumping social, fiscal et environnemental. Il est aussi illusoire de croire que les tenants du capital financiarisé à outrance est prêt à accorder le moindre compromis pour sauver l’emploi. Cette financiarisation est réelle et organisée comme vient de le mettre en exergue la presse ces derniers jours avec les scandales du taux « Libor » en Grande Bretagne ou de la banque HSBC accusée de blanchiment de l’argent de la drogue.

Le Front de Gauche avance des propositions pour éviter cette catastrophe annoncée. De l’interdiction aux licenciements boursiers à l’attribution de nouveaux droits aux salariés en passant par une hausse généralisée des salaires et des pensions, et l’instauration d’un salaire maximum : il y a de quoi faire pour redresser la France. Mais ce n’est pas suffisant, une remise en cause des règles du marché qui broient dans le seul but de satisfaire les actionnaires est impérative. Cela commence par demander aux citoyens français de se prononcer sur la ratification du prochain traité européen.

Par Roland LE SAUCE

 


21/07/2012
0 Poster un commentaire